Chose assez rare, la moitié des longs métrages à prendre l’affiche cette semaine proviennent du Québec. Trois propositions différentes en tout point, mais qui vous offrent la possibilité de voyager (en Grèce, au Nunavut et en Écosse) et de suivre les traces d’auteurs au regard documentaire (même dans la fiction de Benoît Pilon la touche du réel est bien présente) empreint de générosité qui vous fera réfléchir sur la situation du monde qui nous entoure.

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Bon cinéma !

Combat au bout de la nuit

Tourné sur une période de deux ans, Combat au bout de la nuit nous entraîne dans un grand voyage au cœur de la Grèce actuelle. C’est là, dans ce pays précipité dans la tourmente par la domination d’une économie totalitaire, qu’émerge aussi chaque jour un refus obstiné de cette violence. Propulsé par des énergies complémentaires et dissonantes, le film est irrigué par un désir de liberté et par la force rebelle de ceux qu’il fait se rencontrer. Qu’ils soient Athéniens ou réfugiés afghans, soudanais, syriens, femmes de ménage ou travailleurs du port licenciés, médecin bénévole ou sans-abri, tous ces hommes et ces femmes, par leur présence et leurs récits, se répondent et tissent entre eux des filiations inattendues. Combat au bout de la nuit, 2016, documentaire, 4h45 - Version originale : grec, français, kurde, farsi, arabe, sous-titres : français - Réalisation, direction photo et montage : Sylvain L’Espérance – Production et distribution : Les Films du Tricycle. NB : en raison de son exceptionnelle durée, la Cinémathèque québécoise offre la possibilité de voir le film en deux soirées. À l’achat d’un billet, vous pourrez voir le film en entier, ou vous présenter pour voir la deuxième partie un autre soir.

Iqaluit

Carmen, la femme d’un travailleur du nord, se rend pour la première fois à Iqaluit au chevet de Gilles, son mari gravement blessé. En cherchant à savoir ce qui s’est passé, elle se rapproche de Noah, un ami Inuk de Gilles, et comprend que son drame est lié au sien. Ils partent alors ensemble sur la baie de Frobisher : Carmen pour obtenir des réponses, Noah pour empêcher son fils de commettre l’irréparable. Iqaluit – 2016, 1h43 – un film de Benoît Pilon avec Marie-José Croze, Natar Ungalaaq et François Papineau – Version originale : inuktitut, anglais, français – Production : ACPAV et Piksuk Media – Distribution : Les Films Séville. NB : Le court-métrage Una Unikkaavut sera diffusé en première partie du film. À la fois cri du cœur, ode à l’espoir et portrait intimiste à la mémoire de leur amie Sarah Patsauq, ce film de quatre jeunes de l’école Innalik d’Inukjuak (Nunavik) montre une réalité difficile du Nunavik : le taux de suicide des jeunes Inuits est 11 fois plus élevé que la moyenne nationale.

Yes

Simon Beaudry est un artiste visuel qui a une démarche sur l’identité québécoise et rêve d’indépendance. Au moment où l’Écosse s’apprête à décider de son avenir, il s’y rend pour créer des oeuvres excentriques aux quatre coins du pays du whisky. Ne laissant personnes indifférent avec sa tenue folklorique et ses oeuvres dans l’espace public, il amène les Écossais de toute allégeance à s’exprimer sur la pertinence d’un pays et ses rencontres le pousse à remettre en question ses méthodes de créations. Yes - 2017, documentaire, 1h20 - un film de Félix Rose et Éric Piccoli – Version originale : anglais, français - Production et distribution : Babel films