Sortie en salle de Sympathie pour le diable
Jeudi, 28 novembre 2019
Avec plus de 2 millions de réfugiés et de déplacés, plus de 100 000 morts, la guerre de Bosnie est considérée comme le conflit le plus sanglant qu’ait connu le continent européen depuis la Seconde Guerre mondiale. Grâce à Guillaume de Fontenay et les auteurs de Sympathie pour le diable, plongez dans l’ambiance de ce conflit fratricide hautement complexe a décoder dans un film particulièrement prenant qui vous rivera à votre siège de bout en bout.
Il aura fallu près de quinze ans au cinéaste pour faire naître cet hommage bien senti au Français Paul Marchand, figure marquante du journalisme de guerre, correspondant pour les médias francophones européens et canadiens. En juin 1992, il est l’un des premiers journalistes à arriver à Sarajevo. Par ses actions étonnantes et ses articles chocs, Marchand a bousculé les conventions. Devenu journaliste un peu par hasard après ses études, Marchand couvre durant huit ans la guerre à Beyrouth, puis la guerre de Bosnie et le siège de Sarajevo pendant presque deux ans. En promenant sa longue silhouette sous les obus et les balles sifflantes des tireurs embusqués, il a enfin l’impression de vivre et d’agir véritablement, d’agir et d’influencer un monde que l’indifférence calfeutre d’habitude.
Lisez cet article du journal Le Parisien pour en savoir plus sur l'Impressionnante tenacité déployée par le cinéaste pour faire aboutir ce projet. Le film est sorti mercredi 27 en France, et sera à l'affiche dès demain vendredi au Québec. Voir les horaires.
« Dans un pays en guerre, les gens perdent le carcan imposé par l’éducation et les convenances, et deviennent vraiment naturels, très instinctifs. Mon titre traduit d’ailleurs l’ambivalence des humains, capables du meilleur comme du pire. » (Paul Marchand)
Voici quelques extraits des interventions des scénaristes et du réalisateur lors de la première à Cinemania, le 11 novembre dernier.
« Le film est le fruit de longues journées avec Paul, qui nous racontait comment était Sarajevo, comment tout cela fonctionnait. Le tout s’est façonné tranquillement à partir de ce matériau-là, en laissant de la place à l’image. Je pense que de prendre cette masse d’anecdotes De s’essayer de s’effacer, presque comme un documentaire. » (Guillaume Vigneault)
« Je connaissais Paul Marchand, mais à un moment donné il a fallu l’oublier. Il a fallu lui rendre justice, rendre justice aussi à ses histoires, ses racontards aussi, c’était un mythomane parfait, il est extraordinaire! Mais il fallait l’oublier pour donner à Guillaume de Fontenay la liberté de faire le film qu’il voulait faire. Je dois juste dire, Guillaume, cela fait seulement cinq ans que je suis sur le projet, mais cela fait quatorze ans – et plus – que je te vois ternir à bout de bras un projet politique, social, politique et culturel. Tu l’as fait, je suis extrêmement fier de toi et enfin, on va pouvoir parler d’autre chose dans les soupers! (rires). » (Jean Barbe)
« Merci… juste merci. Cela a été toute une aventure. On est tout petits par rapport à cette histoire-là, par rapport à ce qui s’est passé à Sarajevo, par rapport à ces journalistes de guerre qui risquent leur vie réellement sur le terrain. C’est avec beaucoup d’humilité que j’essaie de leur rendre justice et de nous rappeler qu’il faut lire les nouvelles, et encourager la presse. Ne pas être dupe parce que nos démocraties sont en péril, avec des gens comme Trump ou Poutine. Et ce film est juste une petite pierre pour rappeler cela. » (Guillaume de Fontenay)
Synopsis
Sarajevo, novembre 92, sept mois après le début du siège. Le reporter de guerre Paul Marchand nous plonge dans les entrailles d'un conflit fratricide, sous le regard impassible de la communauté internationale. Provocant, il écrit à l’avant de sa voiture MORITURI TE SALUTANT et DON’T WASTE YOUR BULLET I’M IMMORTAL à l’arrière. Entre son objectivité journalistique, le sentiment d'impuissance et un certain sens du devoir face à l’horreur, il prendra parti, mettant en lumière l’injustice de ce conflit.
Sympathie pour le diable – France (Monkey Pack, Logical Pictures), Québec (GO Films), Belgique (Nexus Factory) – 102 minutes - Un film de Guillaume de Fontenay - Écrit par Guillaume Vigneault, Guillaume de Fontenay et Jean Barbe avec la collaboration de Paul Marchand - Inspiré du livre éponyme de Paul Marchand - Mettant en vedette Niels Schneider, Vincent Rottiers, Ella Rumpf – Distribution : Les Films Séville