Revoir Valérie
Lundi, 18 juillet 2016
On ramène souvent le film Valérie à sa nudité. Certes, ce quatrième film de Denis Héroux a été l'un des premiers à oser "déshabiller la petite voisine" pour reprendre l'expression de Denys Arcand et s'est d'emblée classé comme l'un des précurseurs de la ribambelle – pas toujours glorieuse – de "films de fesse" québécois. [1]
Si Valérie reste gravé dans les mémoires pour avoir mis de l'avant les courbes d'une nouvelle venue nommée Danielle Ouimet, dont c'était la première apparition au grand écran, le film reste avant tout dans l'Histoire du cinéma québécois comme l'une des pierres angulaires de la filmographie de la Révolution tranquille.
Presque cinquante ans après sa sortie en salles, la gentillette comédie romantique de Denis Héroux peut nous paraître très sage malgré son interdiction originale aux moins de 18 ans. S'il n'a en fait rien de bien choquant, comme le confirme son reclassement 13 ans et plus en 1999, Valérie nous permet d'entrevoir un instant l'effet produit sur la société d'alors, dont les mœurs nous apparaissent bien difficiles à imaginer de nos jours.
Une autre bonne raison de le revoir, tient dans sa trame sonore aux plus purs accents de funk psychédélique, qui fut composée par les français Joe Gracy (Joseph Graciano) et Michel Paje. Pour plus de détails sur cette musique endiablée, rendez-vous sur Psyquébélique, blogue incontournable en ce qui a trait aux courants musicaux québécois, des plus oubliés aux plus connus : http://psyquebelique.blogspot.ca/2010/01/psyquebelique-presentevalerie-michel.html
Valérie, à revoir ce soir lundi 18 juillet dans le cycle histoire de l'érotisme de la Cinémathèque québécoise à 19 h 00.
[1] - N'oublions toutefois pas La femme image de Guy Borremans, œuvre inclassable et invisible aujourd'hui, qui, dix ans avant Valérie osait braver les interdits en montrant plusieurs scènes dénudées ... bien plus explicites d'ailleurs que le film d'Héroux.