Découvrez La femme image
Vendredi, 13 novembre 2015
Ce samedi soir à la Cinémathèque québécoise à 20h30, ne manquez pas l'occasion unique de découvrir La femme image réalisé par le photographe québécois Guy Borremans, une œuvre rarissime de notre patrimoine cinématographique qui ne fut présentée qu'à quelques reprises devant un public de spécialistes au début des années 60. Interdit de projection, La femme image a échappé de justesse à la destruction.
Dans son livre Pratiques minoritaires – Fragments d'une histoire méconnue du cinéma québécois (1937-1973), Guillaume Lafleur précise: Le récit, assez simple, porte sur un homme qui se trouve sous l'emprise de son imaginaire, héros introverti, pétri de mauvaise conscience, qu'on dirait tout droit sorti du Feu follet de l'écrivain Drieu La Rochelle, dont Louis Malle proposera une adaptation trois ans plus tard. L'analogie est frappante : on voit en effet errer dans le centre-ville de Montréal le personnage principal (interprété par Roger Blay), envahi par ses pensées (exprimées en voix off par Maurice Dallaire). Enclin au scepticisme, tiraillé par ses désirs, il se laisse porter par le fantasme de « [pétrir] les seins lourds, hanches rondes des Orients morts », faisant ainsi écho à la figure baudelairienne de la passante, que la Nouvelle Vague a menée à son point d'incandescence cinégénique.
Présenté en collaboration avec les RIDM, La femme image est proposé en programme double avec le moyen métrage Qui hésite se perd de Michel Lamothe (directeur photo sur le documentaire L'encerclement - La démocratie dans les rets du néolibéralisme de Richard Brouillette), lui aussi assez peu montré lors de sa sortie en 1990.
À ne pas manquer donc, ce samedi 14 novembre, à la Cinémathèque québécoise, salle Fernand-Seguin à 20h30, Plus de détails sur la programmation complète de cette journée un peu spéciale: http://www.cinematheque.qc.ca/fr/programmation/projections?date=2015-11-14.
Lire aussi l'analyse d'Yves Lever à propos du film.
Photo d'entête: le cinéaste Roman Polanski photographié par Guy Borremans.