Cinq films sur et par les autochtones du Québec
Jeudi, 20 juin 2019
Depuis 1996, au Canada, le 21 juin, c’est la Journée nationale des peuples autochtones. Cette journée – très importante dans la culture autochtone - est une occasion de souligner le patrimoine des Premières Nations, des Métis et des Inuit, et d’en apprécier la richesse à travers quelques unes de leurs réalisations marquantes. Si l'oeuvre d'Alanis Obomsawin est un incontournable (voir une sélection de trois de ses films), de nombreux autres cinéastes signent, année après année, des documentaires importants et engagés afin d'éclairer les réalités autochtones d’hier et d’aujourd’hui. Voici une sélection de cinq de ces films.
Birth of a Family (Tasha Hubbard)
Dans ce documentaire très émouvant, trois soeurs et un frère se rencontrent pour la première fois après avoir été séparés dès leur enfance et adoptés par des familles en Amérique du Nord. Betty Ann, Esther, Rosalie et Ben n'étaient que quatre des 20 000 enfants canadiens autochtones retranchés de leurs familles entre 1955 et 1985, pour être adoptés dans des familles blanches ou vivre en famille d'accueil. À mesure que les quatre frères et sœurs reconstituent leur histoire commune, leurs liens s’approfondissent et leur famille commence à prendre forme.
Inuk en colère (Alethea Arnaquq-Baril)
La chasse au phoque, un aspect important du mode de vie inuit, constitue depuis longtemps un sujet de controverse. Mais voilà qu’une nouvelle génération d’Inuits animés d’un sentiment de justice et dotés d’un sens de l’humour bien particulier tirent profit des médias sociaux pour défier les opposants à la chasse au phoque et s’inviter à la conversation sur cet enjeu. La réalisatrice Alethea Arnaquq-Baril se penche sur cet élément essentiel de l’économie inuit mais banni par les groupes de défense des animaux. Prix Magnus-Isaacson (film témoignant d’une conscience sociale) aux RIDM 2016.
Innu Nikamu: chanter la résistance (Kevin Bacon Hervieux)
Les origines et l'évolution du Festival Innu Nikamu sont intimement liées aux racines culturelles et territoriales des Innus et plus particulièrement à la vie de la communauté de Mani-Utenam. Au 20e siècle, le pensionnat Notre-Dame, à Mani-Utenam, qui arrachait les jeunes Innus de la Côte-Nord à leur famille, leur territoire et leur culture, faisait partie d’un programme d’assimilation imposé par le gouvernement fédéral à l’échelle du pays et a laissé une cicatrice indélébile dans la communauté. À la fermeture du pensionnat, des bâtiments ont été démolis et enterrés dans un champ qui est devenu, en 1985, le site d’Innu Nikamu. Grâce à la musique qui a accompagné les Innus tout au long de leur histoire, le réalisateur Kevin Bacon Hervieux retrace la fabuleuse aventure des fondateurs du festival, des musiciens, des artisans et collaborateurs qui ont allumé l'espoir d'un peuple en détresse, osant croire que le défi de la réappropriation de leur culture et de leur langue n'était pas impossible. IRIS 2019 DU MEILLEUR DOCUMENTAIRE
Of Ravens and Children (Arnait Video)
Of Ravens and Children est un moyen métrage documentaire explorant les questions de la famille, de la communauté, de l'environnement et de la culture par le biais d’entrevues des aînés d'Igloolik. Ils parlent de l'importance de raconter des histoires proche de leur culture et témoignent des défis et des victoires de la disparition des traditions chez les jeunes de la communauté.
Voir le film en entier: http://www.isuma.tv/arnaitvideo/of-ravens-and-children-1
Vous êtes en terre indienne (Michael Kanentakeron Mitchell)
Témoignage en cinéma-vérité relatant le blocage du pont qui relie le Canada aux États-Unis et qui traverse la réserve d’Akwesasne. Largement diffusé dans les communautés autochtones des deux côtés de la frontière, You Are on Indian Land (Vous êtes en terre indienne) contribue à modifier la perception du grand public à l’égard des peuples autochtones. Bien que datant de 1969, ce film majeur est encore projeté dans les programmes de cinéma et d’études autochtones dans toute l’Amérique du Nord.