André Gladu reçoit le Prix Albert-Tessier
Mercredi, 28 novembre 2018
Après Alanis Obomsawin en 2016 et Michèle Cournoyer l’an dernier, c’est au tour d’André Gladu, une autre grande figure du Septième art québécois, d’être honoré du Prix Albert-Tessier, la plus prestigieuse récompense au Québec en matière de cinéma.
Après des études en design et en cinéma à la Columbia University, le documentariste André Gladu se lance dans la réalisation à l’orée des années 70. Depuis lors, il a signé près d’une cinquantaine de films, salués à plusieurs reprises dans les festivals d’ici et d’ailleurs. Il a été producteur et cinéaste résident au Programme français de l’ONF, en plus de donner des ateliers et des conférences dans plusieurs pays.
« J’ai entrepris mon travail porté par la conviction qu’un peuple développe toujours au fil du temps une culture qui lui ressemble et qui lui permet de préserver ce dont il a besoin pour rester vivant. »
Au cours de sa longue carrière, le cinéaste aura fait la lumière sur des pans entiers de coutumes populaires, dans des productions marquantes comme Le reel du pendu (1971), Marc-Aurèle Fortin 1888-1970 (1983), Pellan (1986), réalisé deux ans avant la mort du peintre, Liberty Street Blues (1988), Gaston Miron – Les outils du poète (1994), La conquête du grand écran (1996), Matawinie - la rencontre des eaux (2016), pour ne citer qu’eux. Pionnier dans son domaine, André Gladu s’est mis au service de la reconnaissance des arts et traditions francophones, parvenant ainsi à donner une voix à des communautés culturelles méconnues, tout en gardant vivante l’œuvre de figures importantes de notre patrimoine. En 2009, André Gladu avait reçu l’Ordre des francophones d’Amérique dans la catégorie Québec.
Le point d’orgue de sa filmographie restera sans nul doute la série Son des Français d’Amérique, qu’il a coréalisée avec Michel Brault de 1974 à 1980. Composé de 27 épisodes d’une demi-heure chacun, ce travail de mémoire gigantesque est une véritable anthologie de la musique ancestrale francophone, telle qu’elle était pratiquée dans plusieurs endroits d’Amérique du Nord. Cette œuvre mémorable, incontournable moment d’ethnographie cinématographique, avait d’ailleurs été inscrite, en 2017, au Registre international Mémoire du monde de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
Retrouvez une sélection de documentaires réalisés ou produits par André Gladu sur le site de l’ONF.
(Image d’en-tête, l’un des protagonistes du film Le reel du pendu d’André Gladu)