Cinq femmes marquantes du cinéma québécois
Mercredi, 9 mai 2018
À l’occasion de la Fête des mères, voici cinq visages de femmes et de mères qui ont marqué le cinéma québécois de ces cinquante dernières années. Drame, comédie, et chronique sentimentale, les films ci-dessous leur rendent un bel hommage.
Micheline Lanctôt dans La vraie nature de Bernadette de Gilles Carle (1972)
Dans une petite communauté rurale du Québec, Bernadette Brown, une jeune montréalaise qui vent de tout quitter, s’installe dans une ferme délabrée pour profiter de la vie au grand air. Perdant progressivement ses idéaux, Bernadette devient cependant le centre d’attraction du village, qui a placé en elle tous ses espoirs de jours meilleurs. Prodiguant amour et réconfort aux villageois, la jeune femme qui n’a pas froid aux yeux se convertit en madone bienfaitrice de toute une population. Le film est disponible en VOD sur illico et iTunes.
Monique Mercure dans J.A. Martin photographe de Jean Beaudin (1977)
Au début du 20e siècle, Joseph Albert Martin et sa femme, Rose Aimée parcourent le Québec pour photographier les instants précieux du quotidien de la population qui veut bien se prêter au jeu. Pour le couple, dont l’amour s’est effrité avec le temps, ce périple rural sera l’occasion de trouver un nouveau souffle. Pour son interprétation inoubliable, Monique Mercure a remporté un prix d’interprétation à Cannes. Le film est disponible en VOD sur le site de l’ONF.
Lucie Laurier dans J'aime, j'aime pas de Sylvie Groulx (1995)
« Concocté avec la collaboration de Jacques Marcotte, le vieux scénariste complice de Forcier, J'aime, j'aime pas dresse le portrait attachant d'une jeune mère de 17 ans qui élève seule son bébé en mordant dans la vie au quotidien avec une sorte de force tranquille » (Gérard Grugeau, 24 images no 82, p. 55). Le film a obtenu le Prix Luce-Guilbeault (remis à Lucie Laurier pour la meilleure jeune actrice) ainsi que le Prix SARDEC (remis à Sylvie Groulx et Jacques Marcotte pour le meilleur scénario) lors des Rendez-vous du cinéma québécois 1997.
Karine Vanasse dans Emporte-moi de Léa Pool (1998)
À Montréal au début des années 60, Hanna se cherche. Entre un père aigri par son inactivité professionnelle et une mère instable psychologiquement, la jeune femme traverse seule la période de la puberté. C’est en puisant dans l’énergie et la désinvolture de la comédienne Anna Karina dans Vivre sa vie de Jean-Luc Godard, qu’Hanna trouvera finalement les ressources pour passer à travers les épreuves. Karine Vanasse fait ses premiers pas de comédienne dans cette touchante histoire, qui fut récompensée de quatre prix Jutra en 1999. Le film est disponible en format DVD.
Anne Dorval dans J’ai tué ma mère de Xavier Dolan (2009)
Le visage de la mère occupe les devants de la scène dans pratiquement tous les films de Xavier Dolan. Dans ce premier opus primé partout sur la planète, Anne Dorval y tient le rôle d’une mère monoparentale déboussolée qui fait face comme elle peut à la déferlante existentielle de son ado rebelle. Et la fameuse scène du téléphone, probablement l’une de celles qui marqueront à tout jamais le cinéma québécois, où elle explose de colère face à la condescendance d’un proviseur (incarné par Benoît Gouin). Pour son interprétation mémorable, Anne Dorval avait remporté le prix d'interprétation féminine du Festival international du film de Palm Springs en janvier 2010. Le film est disponible en format DVD.