NAPAGUNNAQULLUSI – Se tenir debout nous plonge au coeur de la bataille menée par les Inuits lors des négociations tendues qui ont conduit à la signature de l’Accord de la Baie-James et du Nord Québécois en novembre 1975.
Première entente sur les revendications territoriales dans l'histoire du Canada, la Convention de la Baie-James et du Nord Québécois a aussi été la base qui a permis l'inclusion des droits autochtones dans la Constitution canadienne en 1982. La négociation et la signature de cet accord ont été un premier éveil pour la majorité des Québécois à l'existence de leurs concitoyens de l'Arctique.
1971 : Le Premier ministre Robert Bourassa annonce son plan «Énergie du Nord». Le «Nouveau-Québec» est un territoire négligé occupé par quatre mille Inuits ayant peu de liens avec le reste du Québec et ses habitants.
Les Inuits, qui prirent connaissance du Plan Bourassa par leurs voisins Cris alors que la construction avait déjà commencée, faisaient face à un immense projet de société québécoise : la création des fameux 100 000 emplois et l’atteinte de l’autonomie énergétique passait par l’harnachement des rivières et menaçait leur mode de vie et de subsistance ancestrale.
Pendant qu’Hydro-Québec levait des capitaux à Wall Street et rassemblait une armée de travailleurs et des tonnes d'équipements, la communauté Inuit élisait ses représentants. La plupart avaient à peine vingt ans, sans diplôme d'études secondaires, mais pouvaient au moins parler une langue autre que l'inuktitut, l’anglais.
Armés de leur détermination, de leurs valeurs inébranlables et soutenues par deux jeunes avocats blancs, les représentants inuits ont affronté la cohorte de juristes chevronnés et de négociateurs du gouvernement et d’Hydro-Québec. David contre Goliath….