Louis a 28 ans. L’âge de tous les possibles, de tous les rêves. Mais Louis ne croit plus à grand chose. Son travail de technicien audio-visuel l’aliène, ses pulsions sexuelles le laissent insatisfait, ses amis le comprennent à peine et son nouveau voisin, anglophone, provoque en lui des réactions étranges, entre haine et fascination. Sa seule consolation ? Une anthologie de la poésie québécoise qu’il consulte compulsivement. Provocateur, Laurentie l’est assurément. Présenté à Karlovy Vary et conçu par ses deux auteurs, Simon Lavoie (Le déserteur) et Mathieu Denis, comme un électrochoc pour réveiller le peuple québécois de son apathie et de son indifférence, il jette un pavé dans la mare de l’épineuse question de l’identité nationale. Usant du plan-séquence avec rigueur et ambition, il plonge les deux pieds en avant dans le malaise pour suivre une plongée en folie comme un clou final planté dans le cercueil de l’espoir d’une utopie collective. Assimilant l’apathie et l’indifférence du Québec à celle d’un jeune homme de 28 ans complètement perdu, Laurentie fait dans le choc et le malaise pour mieux scanner notre société.
Louis is 28, an age when everything is still possible, every dream within reach. But he doesn’t believe in much of anything anymore. His work as an A/V tech is alienating, his sexual adventures are dissatisfying, his friends don’t understand him, and his new Anglo neighbour inspires a bewildering mix of hatred and fascination. His only solace: an anthology of Québec poetry that he reads obsessively. Every frame of Laurentie is provocative. Shown at Karlovy Vary and intended by its co-writers, Simon Lavoie (Le déserteur) and Mathieu Denis, to be shock treatment for apathetic, indifferent Québécois, the film is a brick lobbed into the still waters of the ever-thorny national question. Using sequence shots ambitiously and to great effect, the film unflinchingly takes on malaise, as if to drive a final coffin nail in the dream of a national utopia.
Mathieu Denis a étudié le cinéma à l’Université du Québec à Montréal. D’abord monteur, il scénarise et réalise les courts métrages de fiction Le silence nous fera écho et Code 13. En 2010, il écrit et tourne son premier long métrage, Laurentie, en compagnie de Simon Lavoie.
Originaire de Charlevoix, Simon Lavoie s’installe à Montréal en 1998 pour étudier le cinéma et la scénarisation à l’Université du Québec à Montréal. Depuis 2003, il a signé plusieurs courts et moyens métrages ainsi que son premier long métrage de fiction, Le déserteur. En 2010, il écrit et tourne Laurentie avec Mathieu Denis.
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