Malartic en Abitibi. Là, une compagnie s’est littéralement payée un village pour y installer une mine d’or à ciel ouvert. Peu importent l’énorme trou, les bruits, la poussière, la délocalisation de 200 familles chassées d’une ville qu’elles ont bâtie. Tant qu’il y a le profit et les lingots d’or. Mais devant la caméra de Nicolas Paquet, alors que s’expriment certains villageois osant courageusement briser la loi du silence, la vérité peu reluisante prend peu à peu forme : celle d’un territoire charcuté, d’humains traités comme des marionnettes, d’un capitalisme galopant toujours plus injuste, toujours plus inique. Filmant à hauteur d’hommes et de femmes avec respect et sensibilité mais sans chercher à donner de leçon de morale, le jeune cinéaste se demande ce que nous sommes prêts à sacrifier au nom de la prospérité et regarde l’avenir du Québec droit dans les yeux. Et ce qu’il y voit n’a franchement rien de rassurant.
Malartic, Abitibi: a company has bought an entire town in order to dig an open-pit gold mine. As long as there are profits and gold bars, it doesn’t matter how big the hole is, how much noise and dust are created, or that 200 families must abandon the town they built. But when a handful of villagers courageously break the code of silence for Nicolas Paquet’s camera, the ugly truth is plain to see: a scarred land, people treated like puppets, naked capitalism piling injustices upon inequalities. Filming at eye-level, with respect and sensitivity for his subjects but without moralizing, the young filmmaker asks what we are willing to sacrifice in the name of prosperity. The result is a cold, hard look at Québec’s future, and what he sees is not the least bit comforting.
Nicolas Paquet est cofondateur de franc doc, une maison de production ancrée dans le Bas-Saint-Laurent. Il a notamment produit les documentaires Verdoyant pure laine et A beau venir qui part de loin, tous tournés en milieu rural. En 2009, il réalise son premier film : L’âme d’un lieu – autopsie d’une boulangerie.
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