Au début, il y a avait une rivière majestueuse et tourbillonnante, parmi les 10 plus grandes au Québec. Aujourd’hui déviée pour alimenter le barrage électrique Eastmain, la rivière Rupert a perdu de sa grandeur. Sur ses rives cohabitent ouvriers d’Hydro-Québec et Cris dont les ancêtres ont occupé ce territoire de la Baie-James depuis des millénaires. Pourtant, si leurs intérêts divergent nécessairement, tous semblent animés par la même question : comment s’assurer que l’exploitation de nos ressources ne nuise ni aux droits de la personne, ni aux revendications ancestrales, ni aux préoccupations environnementales ? Entre les promesses, les bonnes intentions et la réalité, le fossé est grand. Mettant en valeur les superbes paysages du coin par le travail remarquable du directeur photo Carlos Ferrand, monté avec une intelligence rare, La nouvelle Rupert de Nicolas Renaud (La bête du lac) met à jour ces rapports de force nourris de questions identitaires, sociales et politiques particulièrement profondes.
Once there was a majestic torrent of a river, one of Québec’s ten largest. After being diverted to drive the Eastmain hydroelectric plant, the Rupert River has been reduced to a trickle. Its banks are home to both Hydro-Québec employees and the Cree, whose roots in the James Bay region go back thousands of years. While their interests are unquestionably different, both groups are preoccupied by the same question: how can natural resources be used without trampling human rights, aboriginal heritage or the environment? A chasm separates well-intentioned promises from reality. With fine cinematography by Carlos Ferrand showcasing the area’s splendid landscapes, and expert editing, La nouvelle Rupert, by Nicolas Renaud (La bête du lac), exposes power struggles grounded in particularly thorny questions of politics, society and identity.
Diplômé en cinéma et chargé de cours à l’Université Concordia, Nicolas Renaud a réalisé depuis 1998 plusieurs installations vidéo et films expérimentaux. Métis huron-wendat, il s’intéresse aux rencontres entre les Blancs et les peuples autochtones, un sujet qui a également nourri son premier documentaire, La bête du lac.
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