Après les événements de mai 1968 et l’annulation du Festival de Cannes, Jean-Luc Godard débarque en Abitibi, où Radio-Nord TV lui offre une carte blanche pour créer en vidéo et en toute liberté une nouvelle télévision. Sur cette trame tout à fait véridique, Éric Morin (Opasatica) greffe alors, dans ce premier long, un conte délicieux, celui mené par l’assistant montréalais de Godard et un jeune couple de Rouyn-Noranda qui, s’emparant eux aussi d’une caméra, iront interroger des femmes, des bûcherons, des mineurs ou des étudiants sur leurs rêves, leurs déceptions et leurs réalités. Ludique et inventif, intime et collectif, mythique et joyeux, La chasse au Godard d’Abbittibbi remet le plaisir au centre du processus créatif pour mieux entraîner son spec- tateur au cœur de cette utopie politico-artistique jubilatoire où se croisent Alexandre Castonguay, Martin Dubreuil et Sophie Desmarais, jamais aussi magnétique et sensuelle qu’en Anna Karina amérindienne perdue dans la neige.
After the May 1968 unrest in France, and the resulting cancel- lation of the Cannes Film Festival, Jean-Luc Godard lands in Abitibi, where Radio-Nord TV gives him carte blanche to create a revolutionary type of television making use of the new technical possibilities of video. In this debut feature set against a very real background, Éric Morin (Opasatica) spins a delicious tale about Godard’s Montréal assistant, a young couple from Rouyn-Noranda and a motley assortment of women, loggers, miners and students who are interviewed about their dreams, disappointments and lives. Fun and creative, personal and universal, legendary and joyous, La chasse au Godard d’Abbittibbi puts pleasure at the forefront of the creative process to better draw the viewer to the heart of a jubilant political-artistic utopia populated by such greats as Alexandre Castonguay, Martin Dubreuil and Sophie Desmarais – who is never more magnetic and sensual than as a First Nations Anna Karina lost in the snow.
Concepteur et réalisateur, Éric Morin a participé à plusieurs émissions télé, dont Mange ta ville, qui lui a valu plusieurs prix Gémeaux de 2006 à 2010, La liste et Bazzo.tv. Il a aussi signé plusieurs vidéoclips et captations musicales ainsi que les courts métrages Last Chance Kabaret, Décembre 1970, et Opasatica.
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