À l’intérieur, quelques traits de dessin esquissés pour capter ce qui reste de l’âme d’un animal empaillé. Dehors, des buffles, des chevaux, des lamas et toutes sortes de bêtes à cornes, à poils et à plumes, bien vivants, qui s’adaptent à l’hiver. Et puis tranquillement, le parc Safari qui reprend vie, les animaux s’ébrouant à l’air libre, alors que les premiers rayons de soleil ramènent les visiteurs. Les cycles se confondent. La nature et la civilisation vibrent au même rythme. Les animaux, les employés du zoo, les visiteurs, le cinéaste : tous ces regards se croisent et se décroisent dans Bestiaire, nouvel et sixième ovni signé Denis Côté (Curling). Présenté au dernier festival de Sundance, ce ballet serein et étrangement hypnotique avançant au gré de plans fixes et silencieux d’une grande maîtrise questionne frontalement la condition même du spectateur, aussi captif que les bêtes qu’il regarde, aussi libre que son imagination le lui permet.
Inside, a few sketched lines attempt to capture what’s left of a trophy animal’s soul. Outside, buffalo, horses, llamas and all kinds of horned, feathered and furry beasts, very much alive, cope with the winter cold. Slowly, Parc Safari comes to life, the animals shaking in the open air, the first warming rays of sunshine attracting visitors. Different cycles are now intertwined as nature and civilization take on a shared rhythm. The animals, zoo employees, visitors, the filmmaker: in Bestiaire, the sixth and newest cinematic curveball from Denis Côté, all of their perspectives intersect and fly apart. Screened at the latest edition of the Sundance Festival, this serene, strangely hypnotic ballet is driven by a series of expertly crafted silent still shots, bluntly questioning the role of spectator, as captive as the animals on display, only as free as their imagination allows.
Fondateur de nihilproductions, Denis Côté signe plusieurs courts avant de proposer Les états nordiques, Nos vies privées, Elle veut le chaos et Carcasses, longs métrages primés et vus dans divers festivals internationaux. En 2010, il présente Les lignes ennemies, son segment du Jeonju Digital Project, et Curling (Léopard d’argent de la meilleure réalisation, Locarno).
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